La diversité des matériaux alternatifs au cuir
Du simili, du vegan ou encore du non-cuir, la diversité des appellations témoigne d’une adaptation de l’industrie du cuir face à la diminution de la consommation de viande et de produits laitiers ainsi qu’à la montée en puissance du mouvement vegan. En effet, le marché des accessoires doit se réinventer avec l’apparition de nouveaux acteurs proposant des produits ressemblant de près au cuir mais sans en être composés.
Les exemples ne manquent pas dans le paysage : MoEa qui travaille avec des déchets alimentaires, Phileo qui propose du cuir végétal et de la peau de pomme, ou encore Valet de Pique qui utilise des cuirs français. Ces innovations prouvent que les alternatives au cuir gagnent en popularité auprès des marques et des consommateurs.
Vers une approche plus naturelle : la culture de cuir en laboratoire
Liste d’exemple de solutions alternatives :
- ADC : laboratoire créatif fondé il y a onze ans qui offre une large gamme de cuirs et autres matières souples;
- Pelinova : un matériau hybride constitué de fibres de cuir recyclées projetées sur une toile de Tencel Lyocell, utilisé par la marque Ganni pour réaliser une paire de bottes;
- Cuir cultivé en laboratoire grâce à des cellules animales : cette innovation est encore à l’étape expérimentale, mais pourrait constituer une alternative viable et plus écologique au cuir traditionnel.
Les avancées en matière de tannage pour réduire l’impact environnemental
La durabilité du cuir reste inégalée, cependant son impact sur l’environnement pose question. Les tanneries ont longtemps été considérées comme étant particulièrement polluantes en raison de leur consommation d’eau et de produits chimiques. C’est pourquoi, ces dernières années, des efforts ont été réalisés pour diminuer cet impact négatif.
Des chiffres encourageants montrent qu’en dix ans, les tanneries françaises ont réduit leur consommation d’eau de 50% ainsi que celle des produits chimiques utilisés dans leurs processus. De plus, certaines entreprises travaillent sur des solutions sans chrome, bien qu’encore à un stade expérimental.
Le tannage végétal : une solution flexible ?
Aujourd’hui encore, 80% du tannage utilise des sels de chrome car le tannage végétal ne parvient pas à produire des matériaux suffisamment souples pour la confection de vestes ou de gants. Pourtant, une nouvelle génération de produits commence à intégrer des alternatives comme le cuir tanné végétal, à l’image des baskets Icicle et du sac doré César de Balzac Paris.
La traçabilité des peaux pour rassurer les consommateurs
Les clients sont de plus en plus soucieux de connaître l’origine des produits qu’ils achètent, en particulier ceux issus d’animaux. Ils souhaitent ainsi avoir des garanties quant à la traçabilité et aux pratiques agricoles employées. Des solutions émergent dans le secteur du luxe notamment avec Domaine des Massifs.
La marque Balzac Paris a opté pour la certification Leather Working Group (LWG), qui assure une meilleure traçabilité et un impact environnemental réduit de leurs cuirs d’origine bovine, principalement européens.
Vers un futur entièrement traçable ?
A terme, l’objectif est de pouvoir pister les peaux utilisées pour confectionner sacs et autres accessoires jusqu’à leur ferme d’origine, dans le respect des animaux et de leur environnement. De telles actions prouvent que la demande du consommateur pour des produits éthiques et responsables pousse l’industrie à se réinventer.
Ainsi, face à l’évolution des préférences des consommateurs et l’apparition de nombreuses alternatives au cuir traditionnel, il semble clair que l’industrie du cuir doit s’adapter pour maintenir sa position sur le marché. Entre innovations technologiques et solutions éco-responsables, on peut espérer un avenir plus vert et transparent pour ce secteur de la mode.