réer un grand groupe global et intégré sur le segment du sportswear de luxe. Remo Ruffini avance à grands pas vers la concrétisation de son rêve. Le patron de Moncler s’est offert le groupe italien Sportswear International, propriétaire de la marque Stone Island pour la somme de 1,15 milliard d’€. L’opération qui sera finalisée dans le courant du premier semestre 2021 prévoit l’entrée des propriétaires de Sportswear International dans le capital de Moncler, tandis que son patron Carlo Rivetti siègera au conseil d’administration du groupe.

En Italie, la plupart des observateurs se réjouissent de cette opération. C’est en effet la première fois qu’une pépite italienne ne finit pas dans l’escarcelle d’une holding étrangère, mais au sein d’un groupe national. Ce rapprochement semble presque naturel. Moncler et Stone Island, deux champions du sportswear de luxe, ont en effet beaucoup en commun, à commencer par leurs patrons qui se ressemblent dans leur approche de la mode et des marchés, Tous deux partagent une vision durable, la recherche extrême de nouvelles fibres et techniques pour un produit tout à la fois performant et citadin susceptible de séduire les nouvelles générations de consommateurs. « Nous voulons proposer un concept de luxe éloigné des stéréotypes dans lesquels les jeunes ne se reconnaissent plus » explique Remo Ruffini. « Nous avons les mêmes racines, le même parcours entrepreneurial, et puis nous sommes tous deux Italiens », renchérit Carlo Rivetti.

Fondée en 1982, Stone Island est aujourd’hui l’une des marques les plus symboliques du sportswear masculin de luxe made in Italy, tout en affichant des performances exceptionnelles marquées chaque année par une croissance à deux chiffres. Même en 2020, particulièrement dure pour le secteur, elle a tiré son épingle du jeu avec une légère hausse du chiffre d’affaires (+1%) à 240 millions d’€. Tandis que la campagne de ventes sur le printemps-été 2021 marque une hausse de 12%. Stone Island est notamment reconnue pour ses capsules à succès réalisées avec des noms branchés de la mode telle que la dernière en date lancée au mois de novembre avec le label newyorkais Supreme. De son côté, Moncler a vu ses ventes reculer de 29% à 403,3 millions d’€ au premier semestre.

Pascale Mattei, à Milan

Article du 9 décembre 2020