La famille Agnelli s’invite chez Louboutin
Christian Louboutin écrit une nouvelle page de son histoire. Avec un investissement de 541 millions d’€, Exor, la holding de la famille Agnelli, s’offre 24% du capital de la marque de chaussures aux semelles rouges. « Christian Louboutin est l’une des plus grandes marques de luxe indépendantes dans le monde. Nous avons le même esprit de famille, la même culture et les mêmes valeurs », explique John Elkann, le président et administrateur délégué d’Exor. Il annonce des objectifs de déploiement ambitieux, en particulier en Asie et en Chine.
Fondée en 1991 avec les chaussures pour femme, Christian Louboutin propose désormais des collections complètes au masculin, ainsi que de la maroquinerie et une ligne de produits de beauté. La marque compte 150 boutiques dans le monde.
Pour Exor, ce nouvel investissement dans le secteur du luxe suit de peu une autre opération. Fin 2020, la holding avait en effet repris pour près de 80 millions d’€ la majorité du capital de la marque chinoise Shang Xia. Hermès et sa fondatrice, Jiang Qiong Er, conservaient le reste des actions.
L’arrivée d’Exor chez Christian Louboutin confirme l’intérêt des investisseurs pour le segment des chaussures. Il y a eu récemment deux autres opérations, telles que la cotation en Bourse de Dr Martens, et le rachat de Birkenstock par L Catterton.
Cotée à la Bourse de Milan, Exor disposerait d’un actif net estimé à 29 milliards de dollars (24,4 milliards d’€) avec un portefeuille diversifié qui va de l’automobile, avec le géant Stellantis, au football avec Juventus FC, en passant les assurances (PartnerRe) et l’édition avec la société Gedi Gruppo Editoriale qui possède pas moins de 12 quotidiens dans la Péninsule, dont les prestigieux La Stampa et La Repubblica. La holding est également propriétaire de Ferrari, qui s’est engagé il y a deux ans dans un plan de diversification pour devenir une marque de luxe globale. A cette occasion, la marque s’est associée avec le groupe Giorgio Armani, qui chargé de la production de ses collections d’habillement.
Pascale Mattei à Milan
Article du 10 mars 2021