Citadium ne fermera finalement pas ses trois magasins basés à Toulon et Paris (Nation, Champs-Elysées). Un temps envisagé dans le cadre du plan de relance du groupe Printemps, dévoilé en novembre, cette décision qui entraînait la suppression de 52 postes, a pu être évitée grâce à deux éléments majeurs. D’abord, la perspective de perdre cette enseigne qui figure parmi les locomotives de leur centre ou de leur ensemble commercial a poussé les bailleurs à se montrer plus conciliants. Après de nouvelles négociations, le groupe a donc saisi «une opportunité de baisse des loyers pour les trois magasins» menacés. «C’est toute la force du positionnement et de la notoriété de Citadium. Quand la fermeture est devenue tangible, les bailleurs ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas s’en passer», souligne Sophie Bocquet, la directrice de l’enseigne et directrice de la chaîne Printemps.
Mobilisation des adeptes
L’annonce faite cet automne a aussi créé une mobilisation chez les adeptes de l’enseigne, notamment pour le magasin de Toulon Grand-Var. «Tout de suite après le deuxième confinement et jusqu’à fin janvier, lorsque le centre commercial qui l’abrite a été touché par la nouvelle salve de fermeture», la communauté constituée en sept ans d’existence a afflué dans cet établissement afin «d’apporter leur soutien, de montrer aux équipes qu’ils étaient derrière eux ». Les ventes ont été boostées.
Ce retournement de situation est aussi dû à la croissance de l’activité. La crise sanitaire, et avec elle le développement du télétravail et la limitation des transports en commun, a entraîné une montée en puissance de la consommation locale. «Dans le quartier résidentiel de Nation, certains qui avaient l’habitude d’aller dans le bateau-amiral de Havre-Caumartin, se sont rendus compte ou souvenus qu’ils avaient un Citadium près de chez eux et sont donc venus.» Les compteurs ont donc vibré jusqu’à début mars, avant la seconde salve de fermetures administratives. Le scénario est assez proche pour l’unité des Champs-Elysées, qui devrait fêter ses quatre ans en juillet. Même si elle pâti du manque de touristes internationaux, elle a profité de la clientèle voisine.
Envolées numériques
Reste que la situation demeure tendue à l’échelle nationale. Depuis les annonces du chef de l’Etat, c’est désormais l’ensemble du parc qui est fermé, soit huit magasins, presque neuf. Dernier-né de la chaîne, le magasin lillois devait ouvrir le 20 mars, le jour d’application du troisième confinement dans les Hauts-de-France. Même si le site internet, entièrement remodelé, connaît des envolées, cela ne compense pas le manque à gagner de ces fermetures. Si la situation devait se généraliser ou durer trop longtemps, cela risquerait-il de changer une nouvelle fois le sort des Citadium ? Sophie Bocquet rejette cette éventualité. «Même si nous ne savons pas de quoi demain sera fait, cela n’évoluera plus». Elle dit se «montrer confiante en l’avenir» et croit en un rebond dès que les ouvertures seront à nouveau autorisées. Peut-être en mai.
Quant aux quatre magasins Printemps, de Paris Place d’Italie, du Havre, de Strasbourg et de Metz, condamnés eux aussi par le plan de relance du groupe, leur sort ne semble pas avoir évolué pour l’heure.
Stéphanie Athané
Article du 31 mars 2021