Annuler les loyers pour survivre
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Les signataires, parmi lesquels l’Alliance du Commerce, la Fédération française de la Franchise et la Fca (commerce associé et coopératif), saluent déjà la concorde des bailleurs qui ont suivi les demandes du gouvernement et ont suspendu le recouvrement des loyers pour les Tpe-Pme, le temps de la fermeture administrative. Ces propriétaires ont aussi consenti à établir un échéancier, à l’image d’Apsys qui a prévu une mensualisation des loyers dus au deuxième trimestre.
Les fédérations leurs demandent aujourd’hui d’aller plus loin en matière de «solidarité». D’abord en étendant ce dispositif à tous les distributeurs concernés, quel que soit leur taille, puis en effaçant simplement cette ardoise qui devrait s’étaler sur un ou deux mois. Les fédérations mettent en balance ce petit laps de temps sans loyer pour les foncières face à la pérennité assurée pour les commerces. «Certains bailleurs l’ont bien compris et se sont très vite engagés en faveur de l’annulation », souligne la Fédération nationale de l’habillement (Fnh), autre signataire.
Annulation contre suspension, ce n’est pas qu’une question sémantique pour les distributeurs. C’est une question de survie. «Le report d’échéance de loyers ne suffira pas, estime Emmanuel Le Roch, le délégué général de Procos, dédié au commerce spécialisé. Les besoins de trésorerie des commerçants de toute taille seront importants pour franchir le cap de la relance.» Et pour ne pas trop grever cette trésorerie renaissante, les fédérations espèrent obtenir «une évolution progressive des coûts pendant et après la réouverture». «Les commerces ne font aucun chiffre d’affaires et le retour à l’activité, comme nous le constatons avec les entreprises présentes en Chine, ne se fera que très progressivement», appuie la Fnh. «Lorsqu’interviendra la réouverture, les commerces devront consacrer tous leurs moyens pour faire repartir production et distribution. Leurs besoins en fond de roulement seront alors importants.»
Article du 29 mars 2020